Contents

 

Ontologie des Systèmes

Title:
Approches
Text:
[Joel de Rosnay]

APPROCHE ANALYTIQUE

Isole: se concentre sur le éléments
Considère la nature des interactions.
S'appuie sur la précision des détails.
Modifie une variable à la fois.
Indépendante de la durée:les phénomènes considérés sont réversibles.
La validation des faits se réalise par la preuve expérimentale dans le cadre d'une théorie.
Modèles précis et détaillés, mais difficilement utilisables dans l'action (exemple: modèles économétriques).
Approche efficace lorsque les interactions sont linéaires et faibles.
Conduit à un enseignement par discipline (juxta-disciplinaire).
Conduit à une action programmée dans son détail.
Connaissance des détails, buts mal définis.

APPROCHE SYSTEMIQUE

Relie: se concentre sur les interactions entre les éléments.
Considère les effets des interactions
S'appuie sur la perception globale.
Modifie des groupes de variables simultanément.
Intègre la durée et l'irréversibilité.
La validation des faits se réalise par comparaison du fonctionnement du modèle avec la réalité.
Modèles insuffisamment rigoureux pour servir de base de connaissances, mais utilisables dans la décision et l'action (exemple: modèles du Club de Rome).
Approche efficace lorsque les interactions sont non linéaires et fortes.
Conduit à un enseignement pluridisciplinaire.
Conduit à une action par objectifs.
Connaissance des buts, détails flous.
Comment:
 

 

Constructivisme

Title:
L'approche constructiviste
Text:
On comprend ainsi le succès de cette position, et de nos jours l'étiquette positiviste concerne une attitude scientifique qui considère que le savoir se construit en s'appuyant sur des faits et des vérifications expérimentales. C'est une attitude très largement partagée même si l'expression est parfois utilisée de manière caricaturale. Cette attitude postule implicitement d'avoir une connaissance suffisante des composantes du réel pour agir sur lui. Or, aujourd'hui, de par l'extension de nos territoires d'activité et du raffinement de nos outils de mesure, le monde nous paraît de plus en plus compliqué voire complexe.

Un système est COMPLIQUE lorsqu’il est constitué d’un grand nombre d’éléments différents. Sa compréhension exige que l’on étudie les propriétés de chacun d’eux ainsi que leurs interactions. En principe, son intelligibilité n’est qu’une affaire de temps et/ou de moyens. Ex. : Un programme d’ordinateur.

Un système est COMPLEXE lorsqu’il échappe à toute investigation exhaustive. Le système ne peut être décrit complètement et on ne peut pas faire de prévisions certaines sur son évolution. Ex. : Une société d'êtres humains.

On voit la contradiction qui se profile à l'horizon épistémologique. Soit nous avons la maîtrise des éléments de l'univers sur lequel nous voulons intervenir et l'attitude habituelle se justifie, soit la complexité de celui-ci disqualifie en partie nos outils traditionnels. Une solution alternative consistera donc à effectuer un recadrage méthodologique – un changement de paradigme - et à mettre en œuvre une approche constructiviste. Alors que le savoir traditionnel est bien souvent une représentation miroir, pensons à la "théorie du reflet" chez Lénine(4), dans l'approche constructivisme celui-ci se construit selon un processus qui à la fois produit de la connaissance mais aussi co-produit le sujet acteur dans la mesure où il ne saurait rester identique à lui-même. A la notion d'observation se substitue celle de projet. En pratique, le modélisateur décidera des éléments qui lui paraîtront pertinents par rapport à son projet et travaillera donc sur une représentation réduite mais appropriée d'une situation
Comment:
 

 

Epistémologie

Title:
Définition
Text:
épistémologie n. f.
Étude critique des sciences qui porte sur la nature de l'objet de chacune d'elle, ainsi que sur leurs méthodes propres d'investigation et d'explication.
Comment:
Font partie des études épistémologiques les recherches qui concernent les modèles explicatifs, leur appropriation à l'objet expliqué, la nature et la valeur des procédures intellectuelles impliquées, les rapports entre théories, principes, lois, hypothèses, etc. Les travaux de langue anglaise y incluent la théorie de la connaissance; cette acception plus étendue n'est pas admise par certains penseurs français. 

Title:
Définition
Text:
Théorie de la connaissance et de sa validité.
Comment:
Sens large.
« Étude de la constitution des connaissances valables » (Piaget). 

 

Systémique (méthodologie)

Title:
Références bibliographiques
Text:
Sources :
- Norbert Wiener, Cybernétique et société, 1971, 10/18.
- Ludwig von Bertalanffy, Théorie générale des systèmes, 1993, Dunod.
- Francisco J. Varela, Autonomie et connaissance, Essai sur le vivant, 189, Seuil.
- Daniel Durand, La systémique, 1971, 8° édition corrigée : 1998, PUF, coll. "QUe sais-je ?".
- Herbert A. Simon, Science des systèmes, science de l'artificiel, 1991, Dunod.
Comment:
 

Title:
Systémique et Education
Text:
[Jacques Lapointe]
Comme le souligne de Rosnay (1975), il semble que notre éducation ne nous ait pas incités à avoir une vision globale de l'univers et des ensembles qui nous entourent. La réalité, telle que présentée tout au long de nos études, a toujours été découpée en disciplines ou portions de réalité fragmentées et isolées. A cause de cette formation, il nous est difficile de la considérer dans sa totalité, sa complexité et sa dynamique. Pour sa part, le concept de système s'efforce de relier les ensembles au lieu de les isoler, s'appuie sur la perception globale plutôt que sur l'analyse détaillée, considère les interactions plutôt que les éléments, insiste sur l'étude des transactions qui ont lieu aux points d'interface entre le système et l'environnement et nous donne une vision axée sur les aspects dynamiques et interactifs des ensembles qui composent la réalité.
Ce concept de système nous aide à observer la réalité en la considérant comme étant formée d'ensembles dynamiques interreliés. De plus, il favorise l'application d'une approche qui nous incite à réfléchir sur les buts pour lesquels les systèmes sont mis en place, à découvrir les relations existant entre les fins, les fonctions et les structures. Connaissant les buts d'un système, nous sommes en mesure d'en évaluer régulièrement les extrants et d'exercer des contrôles sur ses différents aspects. Cette approche exige également que nous concentrions notre attention sur la réalisation des objectifs qui justifient l'existence d'un système et sur les critères nous permettant d'en vérifier la performance.
L'approche systémique, c'est donc l'application du concept de système à la définition et à la résolution des problèmes. Cette approche nous fournit une stratégie de prise de décisions dont les aspects les plus évidents sont:
- une insistance marquée sur l'identification et la définition, des finalités, des buts et des objectifs du système et une énumération de critères et d'indices suffisamment précis et nombreux nous permettant d'en vérifier "objectivement" le degré d'atteinte;
- un examen minutieux des différents aspects qui caractérisent les intrants;
- une identification des meilleures alternatives possibles concernant les fonctions et les structures favorisant l'atteinte des objectifs d'un système;
- l'identification, l'intégration et la mise en oeuvre de mécanismes auto-correctifs (rétroaction/régulation) ajustant les objectifs du système à ceux de l'environnement, et à ceux des autres systèmes avec lesquels il interagit, les extrants aux objectifs du système et les variables d'action en fonction de la qualité et de la validité des extrants;
- l'analyse du système global en sous-systèmes, en repérant les intrants, les variables de transformation, les extrants de chaque unité et leurs points d'interface avec d'autres systèmes et avec l'environnement;
- l'implantation progressive du système et l'évaluation des extrants par rapport aux critères de performance identifiés au préalable.
Compte tenu du concept de système et de ses propriétés, il y a, dans l'approche systémique, plusieurs règles, plusieurs sous-entendus qui doivent être appliqués et respectés mais qui ne peuvent être inclus dans l'énumération et la description de ses étapes. Mentionnons celle clairement exposée par Mélèze (1972). "L'approche systémique est un processus qui tend à faire évoluer l'organisme auquel il s'applique en débloquant des latitudes d'initiatives et de changement: on élabore en premier lieu un "baby-system" finalisé, fortement ouvert sur l'environnement et doté des capacités d'adaptation et d'apprentissage. La structuration de chaque partie du système, la définition de ses liaisons, de ses méthodes et de ses procédures vont se développer progressivement par essais-erreurs au contact de l'environnement, par ajustements successifs et par accroissement de la variété de contrôle" (p.79-80). La règle du "reliquat non-résolu" complète bien ce propos tenu par Mélèze sur l'approche systémique. "Pour l'essentiel, cette règle stipule que l'on ne doit jamais se fixer comme but de résoudre totalement et définitivement un problème, mais que l'on doit se borner à tenter de l'améliorer ou de l'atténuer, ..." (Watzlawick, 1980, p.79). On voit pointer sous cette règle le critère du "rendement satisfaisant" de Simon (1974), les propriétés de l'équifinalité énoncé par Bertalanffy (1968) et celle de la complexité des systèmes.
Il semble évident que dans ce sens l'intervention d'un enseignant ou d'un formateur sur un système doit elle-même être conçue comme un système. C. Bernard, étudiant participant au cours "Approche systémique: conception et analyse de besoins", résumait merveilleusement bien ce qu'est l'approche systémique en ces termes: "la systémique est un système (démarche) par lequel un système (objet) est comparé à un système de référence (système général) par l'intermédiaire d'un autre système (modèle)".
Comment:
Jacques.Lapointe@ten.ulaval.ca 

Title:
Approche systémique
Text:
[Le Moigne, 1977], la systémique se déploie selon quatre volets dont les buts seraient de:
- "développer la théorie explicative de l'univers considéré comme système ;
- modéliser la complexité;
- rechercher les concepts, lois et modèles de même forme pouvant s'appliquer à différents ensembles ;
- conceptualiser des artefacts ou outils".
Comment:
 

Title:
Approche systémique
Text:
Qu'est-ce que l'approche systémique ? Une question de plus en plus lancinante, souvent associée à un sentiment de curiosité mèlée d'irritation devant son caractère complexe, flou et fuyant. Tentons tout de même d'en tracer les traits essentiels.
Sous l'appellation de "mouvement systémique", on regroupe un ensemble d'activités de recherche scientifique concernant la dynamique des systèmes naturels et d'interventions pratiques dans le "design", la gestion et la thérapie de systèmes humains institutionnels, économiques, sociaux ou de systèmes écologiques. Ces activités, théoriques et pratiques, reposent sur un certain nombre de présupposés dont les plus importants sont les suivants:
Il existe des lois générales communes, transdisciplinaires, régissant les systèmes complexes et fortement interactifs, qu'ils soient physico-chimiques, biologiques, écologiques, économiques, sociaux, cognitifs, naturels, artificiels ou hybrides.
Ces lois sont essentiellement de nature relationnelle ou cybernétique . C'est-à-dire qu'elles sont moins liées à la matière constituant les systèmes qu'au réseau de leurs interactions internes et externes (comme les réseaux de rétroactions positives et négatives, par exemple).
Certaines lois ou certaines propriétés sont de caractère systémique ou holistique, dans le sens qu'elles concernent l'ensemble du système, comme une entité unitaire. Certaines interdépendances dans un système impliquent tous les composants. Il est des propriétés émergentes qui n'ont d'existence et de sens qu'au niveau du système comme totalité indivisible. La vie, la conscience, ou plus généralement le degré d'autonomie (la faculté de se donner sa propre loi), sont des propriétés existentielles émergentes, qui ne se comprennent pas si on les réduit à des échanges matériels (matérialisme) ou à des schémas logiques (fonctionnalisme), mais qui dépendent du degré de complexité structurelle ET de l'organisation logique de l'ensemble du système impliqué.
Finalement, l'existence de lois générales et d'invariants transdisciplinaires n'implique pas que les systèmes naturels soient totalement déterminés et prédictibles. Bien au contraire, certains types de systèmes sont très sensibles aux fluctuations et au bruit, donc au contingent. L'évolution des systèmes est ainsi la résultante d'un jeu entre contingence locale et nécessité relationnelle.
Le mouvement systémique peut être vu comme un dialogue entre nature et culture, plus précisément comme un mouvement de va-et-vient entre la recherche des lois de la nature et l'application de méthodes d'intervention issues de ces découvertes. On trouvera plus loin une figure arborescente représentant ce mouvement récurrent entre conceptualisation et action.
Il est incontestable que la société technologique contemporaine se trouve actuellement dans un état d'instabilité de dimensions économique, écologique, culturelle, voire spirituelle. Les divergences d'opinions ne concernent plus tant cet état de fait que son origine, la profondeur de ses racines, la difficulté d'y remédier et la nature des mesures à prendre pour rétablir un fonctionnement global plus harmonieux.
Selon toute vraisemblance, il sera à l'avenir difficile d'éviter une profonde révision de notre façon d'interpréter le monde, d'interagir avec l'environnement biologique et social, et de définir des critères de choix plus compatibles avec le fonctionnement de la nature et les aspirations de l'homme. L'approche systémique est une grille de lecture qui prépare au changement de paradigme qui s'annonce.
On trouvera plus loin deux documents extraits de VORTEX, les Cahiers du CIES. Le premier, intitulé: "Crise conjoncturelle" ou "changement de paradigme" ? s'interroge sur la nature des tensions et des changements qui bouleversent à un rythme accéléré la société techno-commerciale depuis une dizaine d'années; il se poursuit par une bref rappel des traits principaux de la pensée systémique, de la science des systèmes et de la vision du monde qui s'en dégage. Le deuxième article, intitulé: De l'air des choses à l'ère des réseaux, rappelle les présupposés épistémologiques et ontologiques, les croyances, sur lesquelles la science empirico-rationaliste est fondée et se poursuit en montrant que d'autres présupposés, plus généraux que ceux de la science positiviste, sont possibles et permettraient probablement de mieux interpréter, donc de mieux gèrer, les problèmes générés par la globalisation et la complexification des réseaux que nous construisons.
Comment:
 

Title:
Applications de la systémique
Text:
Les représentations systémiques complètent avantageusement les représentations classiques, analytiques soit qu'elles fassent émerger des phénomènes "invisibles" dans les modélisations analytiques, soit qu'elles proposent des solutions différentes.
Voici quelques pistes de réflexion, non généralisables, liées à cette approche :

- Un système a son propre but, sa propre "intelligence".
- La résistance au changement résulte de processus implicite d'autorégulation.
- Un système a un point d'entrée plus sensible qui permet une économie de moyen.
- Tous les éléments d'un système sont co-responsables des événements qui surviennent.
- Invoquer une cause externe de dysfonctionnement est typique d'un raisonnement non systémique.
- Un système introduit un délai de réaction entre la cause et l'effet ce qui, en l'absence de résultat immédiat, peut conduire à augmenter la cause.
- Les systèmes complexes ont un comportement adaptatif. Ils répondent activement, à leur avantage, aux variations de l'environnement.
Comment:
Michel Saucet (Il publiera en fin d'année un livre sur "Constructivisme et systémique") 

Title:
L'approche systémique
Text:
Notre vision du monde dépend, pour une large part, du langage que nous utilisons pour le décrire. Ainsi, le langage de la physique classique décrit un univers d’éléments séparés les uns des autres dont l’histoire se déroule dans un espace et un temps distincts et absolus. Cette vision mécaniste et "séparatiste" du monde s’est métaphoriquement imposée à la plupart de nos constructions théoriques traditionnelles. Elle est d'ailleurs très souvent identifiée à la méthode scientifique. Le positivisme s'inscrit dans ce paradigme.

La pensée systémique n'est pas apparue soudainement à la suite d'une découverte fondamentale. Depuis longtemps certains penseurs en pressentaient l'intérêt. Toute-fois, il est juste de reconnaître le rôle déterminant joué par quelques fondateurs d'école de pensée :

- la cybernétique de N. Wiener (1948),
- la théorie de l'information de C. Shannon et W. Weaver (1949),
- la théorie des systèmes du biologiste L. von Bertalanffy (vers 1925),
- les sciences psychosociales avec l'école de Palo-Alto

Issue du rapprochement de plusieurs disciplines, la systémique est une application de sa propre méthode. La systémique se manifeste, en effet, par une approche transdisciplinaire, le préfixe trans. sous-entendant un dépassement dans la complémentarité.

Bien qu’il nous soit extrêmement familier, le paradigme analytique ne produit pas automatiquement des modèles qui nous permettent de décrire puis de résoudre les différents problèmes que nous nous posons. Le fonctionnement d’un groupe social, d’une entreprise par exemple, est décrit avec beaucoup plus d’efficacité si on les considère comme des systèmes plutôt qu’une collection d’éléments. Donnons maintenant une définition opérationnelle d’un système.

"Un système est un ensemble d’éléments en interaction dynamique, organisés en fonction d’un but."(5)

Ex : un organisme vivant, une entreprise, une famille, etc.
Cette définition suggère trois caractéristiques qui qualifient cette approche :

1 - une structure physique constituée des différents éléments en interaction,
2 - un réseau logique de relations entre ces éléments,
3 - une totalité manifestant des propriétés inexistantes dans ses parties (holisme, émergence).

Il s’agit bien d’un véritable changement de paradigme, c’est-à-dire d’une autre manière de penser le monde, de l’interpréter et d’agir. Le système est une totalité qui développe sa propre finalité, différente de celle de ses parties.
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Ce que l'on nomme système...

Ce que l’on nomme système résulte d’une représentation arbitraire d’une situation dont on fixe la frontière dans un but opérationnel. Et, bien évidemment, un système appartient à un autre système, qui appartient lui-même à un autre système, qui...

Dans cette perspective, trois expressions sont habituellement utilisées :

La THEORIE GENERALE DES SYSTEMES - parfois nommée "Théorie du système général" - concerne la classification des systèmes et la recherche des lois qui les régissent.

L’APPROCHE SYSTEMIQUE est un état d’esprit qui privilégie le recours à la notion de système dans notre vision du monde et l’organisation de l’information.

La SYSTEMIQUE regroupe les divers aspects de cette discipline.
Le couplage des approches constructiviste et systémique autorise la production de modèles efficaces adaptés à la complexité des situations et générateurs de sens.
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Title:
Définition
Text:
QU'EST CE QUE LA SYSTEMIQUE ?
Beaucoup de scientifiques et de philosophes semblent s'accorder pour constater que :
la réalité que nous observons, et dans laquelle nous sommes inclus est constituée d'interactions permanentes :
- entre les éléments qui la constituent, les modifiant en permanence
- et également avec nous-mêmes qui l'observons et qui sommes en permanente modification.
le mot "élément" est inapproprié car, d'un ensemble, il extrait une partie, celle que nous observons, la délimite et la fixe dans le temps, alors que dans cette réalité, tout est imbriqué par proximité, en interactivité et en permanente modification.
Le mot ensemble est également inapproprié car il suppose des limites. Nous ne savons pas s'il y a des limites dans la réalité que nous observons.
Toutefois, pour les nécessités de la compréhension des phénomènes, il est nécessaire d'extraire une "élément" de cet "ensemble" afin d'observer son comportement.
Un système est un élément de cet ensemble. Il n'a de réalité que celle que nous lui conférons. Il nous paraît délimité par une forme, ce qui lui confère un intérieur et un extérieur. Cette remarque s'applique aussi bien à un objet matériel qu'immatériel, vivant ou inerte.
Un système peut s'observer dans le comportement d'une forme laquelle est en permanente modification tant à l'intérieur que dans ses relations avec son extérieur, c'est à dire son environnement proche (de proximité)
L'observation de phénomènes, en tenant compte de l'environnement dont ils sont extraits, et également de leur dynamique interne porte le nom d'approche systémique, La science expérimentale, elle, observe des éléments isolés de leur environnement et mis en présence approchée dans une enceinte.
La systémique est l'étude générale du "fonctionnement" interne des systèmes et de leurs liaisons avec leur extérieur proche, ainsi que celle des constituants de leur dynamique. Il s'agit d'une "mécanique dynamique" générale valable pour tout système.
L'observation des systèmes met en évidence les points suivants :
tous les systèmes font quelque chose. Est-ce une apparente finalité (pour nous, observateurs) ?
ils disposent des moyens externes et internes pour la réaliser
externes : ainsi, pour les systèmes du vivant, la possibilité de recherche et de captation dans leur environnement des éléments nécessaires à leur finalité et la fourniture à leur environnement d'éléments transformés par le système .
internes : un ensemble d'éléments effecteurs, eux-mêmes systèmes qui transforment et intègrent ce qui a été reçu de l'extérieur
un système inclut d'autres systèmes dont l'activité lui permettent d'exister et il est lui-même inclus dans un système, lui permettant d'être actif.
ces inclusions laissent apparaître des niveaux qui s'échelonnent, pour nous, du domaine subquantique au cosmos, pour ce que nous pouvons connaître.
Les niveaux successifs, dans cette échelle, manifestent une complexité croissante, a savoir un nombre croissant d'éléments dont le comportement modifie la dynamique des systèmes, d'une manière significative ou non, prévisible ou non.
Toutes ces notions permettent de concevoir les notions de systèmes et de systémique.
Une étude beaucoup plus ample se trouve dans le texte "Liaisons et systèmes"
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Title:
Définition
Text:
biologie :
Qui concerne (ou qui agit sur) la totalité d'un système.
cybernétique :
Qui se rapporte à un système pris dans son ensemble ou qui l'affecte.

Note(s)
Non courant. Existe également comme substantif : technique des systèmes complexes.
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Applications

Title:
Domaines d'application
Text:
Les principaux domaines sont les suivants :
- Les sciences de la nature : la sciences de la vie et de la Terre, l’écologie.
- Les échanges économiques et l’entreprise : l’économie, le management, la bureautique.
- La méthode sociologique : la typologie des organisations, les sciences sociales, les sciences politiques.
- Les recherches sur le comportement humain : les sciences cognitives, la psychologie, les thérapies de groupe, la pédagogie.
- La stratégie militaire.
- Les recherches en ingénierie : l’informatique, l’automation (robotique), l’intelligence artificielle et les réseaux de communication.
La systémique est ainsi un nouveau paradigme qui : 1/ regroupe des démarches a) théoriques, b) pratiques, c) méthodologiques ; 2/ pose des problèmes concernant les modes a) de l’observation , b) de représentation, c) de modélisation , d) de simulation ; enfin, 3/ se donne pour objectifs de préciser la notion de système : a) ses frontières, b) ses relations internes et externes, c) ses structures, d) ses lois ou propriétés émergentes.
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Axiomes

Title:
A propos
Text:
En ethnométhodologie on peut demontrer la pertinence fonctionnelle de chacun des axiomes, le plus difficile c'est de les relier entre eux et de construire une praxis (un art) dans
le sens d'une ethnologie appliquée à des problèmes concrets.
Cela peut correspondre à des objectifs de modélisation de psychologies interconnectés par des reseaux d'affinités ou à tous les problèmes de predictions psychosociologiques, divinatoires, de générations des connaissances, de linguistiques génératives (voir le champ d'etude de l'em)
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Accountability

Title:
Definition
Text:
L’action de dire est réflexive de l’action de faire. Disponibilité, racontabilité, intelligibilité, responsabilité, dialectique. L'acteur social, membre de l'ethnie que l'on étudie, est le seul à pouvoir décrire et commenter ses actions en leur donnant un éclairage significatif. Tous ce qui participent à la racontabilité (accountability), les actes de vie, la communication digitale (verbale ou formalisée), la communication analogique ( gestes, attitudes, postures) permet de comprendre le comment et ensuite le pourquoi.
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Compétence unique

Title:
Definition
Text:
La compétence unique se substitue à la notion de compétence universelle contestable. Elle se construit uniquement à partir des éléments du terrain étudié. Refus d'utiliser des représentations de la réalité hors contexte, on ne peut evaluer, décrire, expliquer en se servant d'une règle ou d'une procédure définie en dehors des situations que l'on cherche à rendre compte ou comprendre. Dialectique expert-profane. Sociologie savante, sociologie profane, l'acteur social n'est pas un idiot culturel car il possède une "competence unique", il maitrise les "allants de soi" du terrain dans lequel il evolue et contribue à la construction de la realité sociale.
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Conservation

Title:
Definition
Text:
Principe de précaution. Indifférence de survie. Changement systémique no 1. Homéostasie. Evolution du raisonnement dans le cadre d'un même système de rationalité.
Comment:
 

 

Controle de l'induction, Observateur Universel

Title:
Definition
Text:
"Il n'existe pas de formulation universelle de l'universel". Impossibilité de construire une racontabilité universel de l'universel, c'est à dire une description de la totalité complètement univoque et parfaitement objective. Pour des raisons logiques et pratiques on substitue l'existence d'outils à prétention universalistes à celle de projets de simulacres imparfaits locaux d'observateurs universels à vocation spécialisée. Contrôler l'induction et éviter les généralisations abusives, c'est aussi se définir localement au nom de sa propre rationalité pour éventuellement parler également au nom ou à la place d'autres rationalités compatibles.
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Etre membre

Title:
Ethnométhodologie radicale
Text:
L'appartenance à un groupe, terrain, village, ethnie. Etre membre c'est aussi posséder une "compétence unique" particulière pour participer à la vie d'un groupe social ou nécessaire afin d'être accepter par elle.
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Evolution

Title:
Definition
Text:
Loi du moins pire. « Quoi que je fasse, ca sera toujours mieux que si je ne faisais rien ». Changement systémique no 2. Modification des règles de fonctionnement du système de croyances. Changement ou evolution d'un système de rationalité. Principe de sacrifice, changement radical de la perception de son intégrité psychologique ou physique face à des idéologies plus forte que la survie personnelle.
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Idiot culturel

Title:
Definition
Text:
Axiome Russel (en référence à Robert Jaulin et au tribunal Russel). On ne peut pas accepter qu’une personne soit bafoué, insulté, humilié. L’acteur social est porteur d’une compétence unique précieuse, ce n’est pas un idiot culturel. On ne peut faire l'économie d'être vivant (on ne peut remplacer des actes de vie par des systèmes abstraits). L'observateur doit tenir compte de ses affects, de son raisonnement de sens commun, de sa rationalité personnelle, il est vivant et se doit de respecter le vivant, l'etre humain n'est pas une abstraction."Il ne peut jamais exister d'argument d'autorité permettant à quiconque d'échapper à toute responsabilité"
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Indexicalité

Title:
Definition
Text:
On ne peut pas remplacer une expression indexicale par une expression objective. Indexicalité des faits, des objets, des actions. Dérive permanente des langages humains. Référence au contexte pour stabiliser la variation du sens. La prise en compte de l'indexicalité revient à prendre en compte la référence au contexte qui participe à la description d'un phénomène. Infinitude des indexicalités lorsque la succession des contextes fait reference à d'autres contextes en cascade provoquant une difficulté grandissante de comprehension ou une impossibilité d'analyse.
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Title:
Definition
Text:
Cet outil ethnométhodologique avait déjà été défini par la linguistique pour désignerle "hic et nunc" d'un discours comme référence impérieuse au contexte.
Exemple :
-tu diras à ta mère que jeviendrai la voir demain ,
le "tu" est fonction du locuteur (je, celui qui parle) et fonction de celui à qui l'on s'adresse (l'auditeur), "demain" est fonction de la date d'énonciation du discours.
(7)Patrick PHARO,Problèmes d'epistémologie en sciences sociales III,Paris EHESS, et CNRS, 1994 citéparAlain COULON,L'ethnométhodologie, Que sais-je ?, PUF, 1987
(8)Georges LAPASSADE, La phénoménologie sociale et l'ethnométhodologie, DESSEthnométhodologie et informatique,année universitaire 1992-1993
Tu, ta, je, demain constituent les termes indexicaux du discours.
L'indexicalité est un outil qui nous impose d'en revenirconstamment au lieu et au temps de l'action.
Il est ainsi impossibled'établir quelque conclusion dans un schéma général qui ne tiendrait pas compte du contexte d'une situation.
L'indexicalité implique un lieu, un temps, un espace, une durée, à l'inverse de "l'expression objective" (tous les hommes sont mortels) qui ne génère pas son sens à partir du contexte présent mais reste une tautologie.
Comment:
 

Title:
Indexicalité
Text:
[Yves Lecerf] C'est en termes universels que l'on parle d'indexicalité : il s'agit donc d'une question située à la fois dans le champ des " sociologies avec induction " et des " sociologies sans induction ". (Cf. I,7, et II,4 de cette revue.)
Bernard Conein définit (1984) l'indexicalité comme suit :
" La définition de ce que l'on doit entendre par expression indexicale est donnée dans les Studies dans le chapitre I, et reprise sous une forme plus élaborée dans l'article de 1970. Ces deux textes insistent sur trois caractéristiques de ces expressions :
a) ce sont des expressions dont la signification ne peut être donnée sans recours à des éléments liés au contexte pragmatique (espace, temps, sujets présents, objets présents) ;
b) chaque fois que le contexte pragmatique change, la signification de l'expression change, car dans chaque contexte elle se réfère à des états de choses différents ;
c) ces expressions comportent des indicateurs réflexifs sans valeur descriptive. Les déictiques et les index qui marquent la dépendance contextuelle. "
En présentant ces caractéristiques, ils reprennent le constat fait par Tarski et Bar Hillel : elles sont non seulement des propriétés propres à des expressions, mais propres au langage naturel en tant que tel (langage naturel s'opposant ici à langage formel ou langue formulaire). On passe dès lors d'une indexicalité localisée à une indexicalité généralisée, toute expression produite en langage naturel comportant un composant indexical. Ce qui veut dire que l'indexicalité n'est plus seulement une propriété de certaines expressions, mais du langage naturel. " (B. Conein, 1984.)
Comment:
 

Title:
Infinitude des Indexalités
Text:
[Yves Lecerf] Le phénomène d' indexicalité peut associer à une forme linguistique donnée, et en fonction des contextes, une quasi-infinitude ifférentes. Les indexicalités sont donc des polysémies infinies, assorties d'une large imprévisibilité des significations susceptibles de surgir en de telles séries infinies. C'est cette infinitude qui se trouve à la source du caractère irrémédiable du phénomène d'indexicalité.
Comment:
 

 

Indifférence

Title:
Definition
Text:
Etre juge et partie alternativement et contradictoirement. L'observateur utilise l'observation participante ou la participation observante pour s'intégrer le plus possible à l'ethnie pour laquelle il veut rendre compte. Il est membre pour comprendre de l'intérieur ce qu'il se passe mais doit se détacher pour expliquer les mécanismes de fonctionnement ainsi que l'influence produite sur son analyse par son état d'engagement. L'objectivité qui est perdu par l'état de membre est restaurée en se décrivant soi-même (affects, rationalité et raisonnement) et en expliquant l'enchaînement des influences et des mécanismes sociaux perçus et vécus en tant que membre. L'observateur est alternativement ou simultanément, à l'intérieur d'un système ( le corps social qu'il étudie) et à l'extérieur (lors de son analyse et l'élaboration de ses comptes-rendus).
Comment:
 

 

Interopérabilité

Title:
Definition
Text:
Le champ de l'ethnométhodologie est interdisciplinaire , il sert a communiquer et à transmettre un savoir à l'aide des opérateurs ethnométhodologiques (concepts ou axiomes ). Le rationalisme localiste (sciences des rationalités locales ou sciences des ethnométhodes) avec son objet (le vu et le non remarqué) et sa méthode (axiomatique ethnométhodologique) a une vocation transdisciplinaire.
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Mise en scene de l'action sociale

Title:
Definition
Text:
La contextualité. La provocation (breaching). Méthode documentaire d'interprétation. Tracking (filature). Analyse de conversation. Maintenir un bon equilibre entre l'immersif et le constructif (eviter de construire des système complexes d'interpretations). L'immersif est préponderant face au constructif (l'engagement dans l'action est plus important que la construction d'une théorie de l'action).
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Post Analyse

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Text:
Angle mort, « il n'est pas vrai que le champ du savoir de la science officielle n'ait pas d'angle mort ». Est-ce que rien n'aurait échappe à l'analyse d'un observateur ? «Il n'y a pas de jugement non révisable », toutes informations supplémentaires à venir ou non encore perçue peut servir à compléter, voir à remettre en question un jugement ou une évaluation. Les affirmations ne doivent pas être péremptoires et définitives, mais plutôt présumer de l'existence d'éléments à découvrir ou hors de portée pour le moment de l'observation. Le jugement devient local et datée, donnant ainsi la possibilité d'une intégration ultérieure d'informations similaires, alternatives ou complémentaires. En procedant ainsi, la post analyse donne les moyens d'etre ouvert à d'autres sources d'informations pertinentes ou cruciales.
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Pratiques de l'action sociale

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Definition
Text:
le « vu et le non remarqué », « allant-de-soi », degré zéro de la connaissance, raisonnement de sens commun dans la représentation et la construction de la réalité sociale. Théorie du savoir zéro, logique locale de la pensée et étude du sens commun.
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Reflexivité

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Definition
Text:
Effet miroir. Notion de pointeur contextuel. Relation entre l'objet et son contexte
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Définition
Text:
[Réflexivité] En mathématiques, une relation réflexive est une relation qui renvoie d'un objet à lui-même. L'égalité par exemple est réflexive pour le motif que a = a. Une relation réflexive y est une sorte de miroir pouvant renvoyer d'un objet quelconque à lui-même. Or ce même terme de " réflexivité " est utilisé dans la page 1 des " Studies ", où Garfinkel (1967) nous dit que les descriptions sont " incarnées " et " réflexives. " Le caractère réflexif et incarné des pratiques de descriptions et des descriptions constitue le noeud de cette recommandation ".
Que faut-il entendre par descriptions " incarnées " et par descriptions " réflexives " ? " Incarnées " signifie que les descriptions sont portées par de la matière. Elles s'incarnent dans la personne qui décrit. Et " réflexives " signifie alors que la description renvoie à cette personne et à son contexte. Au total, la description, qui est donc dans la personne, est aussi un miroir de celle-ci. Grâce à la réflexivité, les catégories mêmes employées par exemple par un enfant pour décrire le monde qui l'environne, pourront être considérees comme jouant un rôle miroir vis-à-vis de cet enfant ; elles seront le miroir d'une certaine mentalité enfantine.
Par extension, il arrivera que certains ethnométhodologues appellent " réflexivité " le lien tout court qui met en correspondance une expression indexicale et son contexte. Et, par une extension encore plus lointaine, on définira parfois aussi la réflexivité comme une capacité subjective de gérer l'indexicalité, permettant d'effectuer sans hésiter des choix parmi les significations multiples qui se proposent à partir de plusieurs réseaux contextuels auxquels on appartient . Ces choix supposent en effet que l'on établisse des liens pertinents de " miroir " entre une forme de discours, et la réalité contextuelle au milieu de laquelle ce discours s'incarne.
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Methode documentaire d'interpretation

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Text:
Ce terme est emprunté à Karl Mannheim ; celui-ci le réservait à une connaissance savante, tandis que Garfinkel le destine d'ores et déjà au domaine profane, au domaine du quotidien où intervient tout acteur social.

Afin d'expérimenter la méthode documentaire d'interprétation dans ce secteur, Garfinkel va mettre en place un dispositif dans une université américaine. Il invitera dix étudiants à participer à l'expérience menée au département de psychiatrie qui consistait à étudier les méthodes différentes de psychothérapie. En réalité le psychothérapeute menant l'expérience n'était qu'un sociologue, collaborateur de Garfinkel.

Les consultants avaient droit à dix questions auxquelles le prétendu psychothérapeute allait répondre mais ce dernier, au début de l'entretien, avertissait les consultants qu'il n'y répondrait que par oui ou par non.

Il faut savoir que la grille des réponses était pré-établie, qu'elle était identique pour tous les consultants.

Tous les étudiants participants, loin d'être désarçonnés ou déboussolés par les réponses données, s'empressaient de les rendre cohérentes par un commentaire verbal.

Comme l'a constaté Garfinkel : "aucun des sujets n'a eu de difficultés à aller jusqu'au bout de la série de dix questions ni à résumer et évaluer les conseils"(10) comme on lui demandait de le faire après chaque réponse.

Cette expérience montrait que chaque étudiant possédait une méthode pour légitimer la réponse du pseudo-conseiller, il y ajoutait un discours explicatif qui interprétait le discours reçu. Ainsi l'étudiant nourrissait les réponses du psychothérapeute en lui prêtant ou en lui opposant des arguments tirés de son proprevécu.

(10)HaroldGARFINKEL ,Studiesin ethnomethodology ,Englewood cliffs, 1984, chap III

Nous comprenons dès lors que le sociologue savant use également de la même méthode documentaire d'interprétation quand, dans un souci explicatif complémentaire, afin d'alimenter au cours de ses travaux des réponses effectuées par les sujets étudiés qui renforcent ses propres thèses, il réinterprète les propos tenus par les acteurs sociaux.

Cette méthode documentaire d'interprétation est fréquemment utilisée dans la vie courante : dispute de palier, discussion politique, débat de ciné-club où chacun nourrit d'arguties son interprétation préalable des faits.
Cependant nous ne pouvons comprendre la méthode documentaire d'interprétation sans parler du "pattern" compris comme ce qui est "accountable", c'est à dire rapportable-observable-descriptible, qui renvoie à un sens, et donc à un processus d'interprétation.(11)


(11)Alain COULON, L'ethnométhodologie, Que sais-je ?, PUF, 1987, p54
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Patterns Anciens

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Text:
Un pattern est relatif aux dernieres données ou informations
qui par un calcul (raisonnement de sens commun)
constitue le corpus occasionnel des connaissances (systèmes de representations temporaire)

"le pattern, c'est le thème mais c'est aussi la procédure d'énonciation - dire et comment dire : les éléments de biographie communs à deux personnes, la gêne, la complicité, la conduite de la vie familiale... Le pattern appartient aux éléments de la connaissance de sens commun, aux faits sanctionnés socialement. L'accountability du pattern est supposée connue de tous.

C'est pourquoi dans l'organisation d'une activité pratique comme la conversation, il est fait sans arrêt référence à un pattern pour comprendre les éléments de détail, les indexicaux de la conversation. Le langage est de ce point de vue le milieu naturel d'exhibition et de confection des patterns."(12)

Le pattern est donc ce modèle de référence qui n'émerge pas explicitement lors de la conversation, mais qui pourtant sous-tend la communication.

Exemple : les débats des jurés reposent sur la crédibilité accordée à l'enquête policière. De faiton ne juge pas le degré de culpabilité de l'accusé mais le degré de crédibilité des enquêteurs, des témoignages.

(12)Jaqueline SIGNORINI, 1985,de GARFINKEL à la communauté électronique
géocub, inAlain COULON,L'ethnométhodologie, Que sais-je ?, PUF, 1987,p54
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Title:
Introduction
Text:
[Garfinkel] Il semblerait en effet, que la recherche en sciences humaines, s'apparente à l'auberge espagnole, où chacun ne retrouve que ce qu'il y a amené. C'est-à-dire que le chercheur, de façon implicite, ne ferait que développer jusqu'à la conclusion une idée fondamentale qui existait déjà dans ses prémisses et qui guidait, qui présidait à sa recherche, à ses recherches.
Il nous semble, dès lors, qu'en montrant combien toute interprétation d'un film de fiction relève du développement de l’horizon intentionnel du spectateur qu’il se révèle à lui-même, à l’aided'arguments spécieux qui concourent à renforcer chez lui sa première impression, c'est-à-dire le modèle implicite, unique, monosémique qu'il prête au film et qu'il va tenter au fur et à mesure de sa discussion, du débat, de l'étude sur un film, - d'alimenter avec une apparence de discours méthodique et savant.
Ce concept essentiellement développé par Garfinkel est celui du pattern ancien et cette structure d'argumentation est ce que Garfinkel appelle dans ces expériences en sociologie, la méthode documentaire d'interprétation.
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Le raisonnement Analogique

Title:
Le raisonnement analogique
Text:
si l’on dépasse la simple idée mathématique d’égalité de rapports, de proportion, l’analogie est le type de raisonnement qui permet de rapprocher des domaines différents. Tenue en suspicion dans la connaissance, elle jouit d’un regain de faveur en partie grâce à la systémique. Les principales formes d’analogie sont :
1. La métaphore.
2. L’isomorphisme : analogie entre deux objets présentant des similitudes structurelles.
3. Le modèle : élaboration d’un cadre théorique, qu’on peut en général schématiser, permettant de décrire et de représenter théoriquement un ensemble de faits. Un modèle peut être constitué à partir d’une métaphore. Ex : Lavoisier, comparant le cœur à un moteur, offre un modèle mécanique de la circulation sanguine.
L’analogie paraît peu fiable au niveau disciplinaire et analytique. En revanche, au niveau interdisciplinaire, elle peut se révéler féconde. Ainsi, elle permet de transposer des notions pertinentes pour un domaine dans d’autres domaines où elles ne le sont pas moins.
Ex 1 : dans la théorie cinétique des gaz, Boltzmann s’inspire des lois statistiques de comportement de populations humaines.
Ex 2 : à partir des années 50, on utilise le concept d’information en matière génétique.
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Modélisation

Title:
La modélisation systémique
Text:
Au sens scientifique le plus général, le modèle désigne la transcription abstraite d'une réalité concrète. Les modèles sont nés des maquettes et des schémas. Aujourd'hui, les modèles cybernétiques (servant à étudier les conditions de régulation d'un système dans les sciences de l'ingénieur ou dans les sciences du vivant) et les modèles informatiques sont les plus répandus en sciences. Le langage graphique est le langage par excellence de la modélisation systémique.
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Représentations graphiques

Title:
Les représentations graphiques
Text:
les travaux en systémique ont recours fréquemment à des graphiques pour communiquer des ensembles de données qu'il serait fastidieux et contre-intuitif de présenter de manière linéaire, discursive. Trois sortes de représentations graphiques:
1. Le diagramme : représentation graphique des relations entre plusieurs ensembles. Ex : soit l'histogramme représentant le pourcentage d'enfants en échec scolaire selon les différentes catégories socioprofessionnelles. En abscisses, on a les différentes catégories socioprofessionnelles, en ordonnées, le pourcentage des enfants en échec scolaire, chaque rectangle représentant le rapport entre deux paramètres (une catégorie et un pourcentage) des deux ensembles considérés.
2. La carte : c'est la représentation en deux dimensions d'un objet en trois dimensions (un lieu, la formation géologique d'un sous-sol, une machine, un édifice, etc). L'exemple le plus connu est évidemment la carte géographique, dont les deux dimensions représentent la surface plane d'un site, en fonction d'une échelle donnée, la hauteur étant restituée grâce à des courbes de niveau.
3. Le réseau : c'est le graphique des relations entre les éléments d'un même ensemble (arbre généalogique, organigramme d'une société, programme d'ordinateur, réseau routier, etc).
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Techniques d'aide à la décision

Title:
Les techniques d’aide à la décision (en matière stratégique)
Text:
Elle viennent de ce qu’on appelle la recherche opérationnelle, consistant dans l’application des méthodes scientifiques d’analyse et des techniques de calcul à l’organisation des opérations humaines. Elle fournit des outils dans trois domaines : la combinatoire, l’aléatoire et la concurrence.
1. La combinatoire : elle intervient quand il faut combiner, dans le processus de décision, un nombre trop importants de paramètres. Ce domaine utilise deux méthodes : l’algorithme, prescription détaillée des opérations à réaliser pour obtenir avec certitude la solution du problème posé ; et la programmation linéaire, cherchant à déterminer les valeurs de variables ou d’activités, en fonction des ressources disponibles, et en vue d’un résultat optimum.
2. L’aléatoire : lorsqu'on a affaire à des situations au dénouement incertain, où la détermination de valeurs précises n’est pas possible, on a recours aux probabilités et aux moyennes.
3. La concurrence : bien souvent, les contraintes tiennent autant à la complexité des paramètres du domaine considéré qu’à la nécessaire prise en compte des décisions de partenaires ou d’adversaires. Cet aspect du processus de décision a été analysé par la théorie mathématique des jeux et du comportement économique, née en 1944 d’un ouvrage de von Neumann et Morgenstern. La théorie des jeux s’applique aux situations de concurrence, que ce soit en matière politique, militaire ou économique. Dans de telles situations, deux stratégies sont possibles : la coopération et la lutte, et il existe trois classes de jeux, relevant de stratégies différentes :
· Les jeux de coopération pure, où l’on additionne les préférences individuelles pour obtenir l’utilité collective.
· Les jeux de lutte pure, dont le paradigme est le duel, où seules comptent des préférences individuelles antagonistes : il n’y a pas d’utilité collective possible, une préférence individuelle doit l’emporter sur les autres. Dans ce cadre, on cherche à anticiper le comportement des adversaires : 1° en délaissant leurs intentions, subjectives et par définition inaccessibles ; 2° en supposant leur comportement rationnel (recherche du maximum de gains pour le minimum de pertes).
· Les jeux mixtes, où il faut prendre en compte la rationalité des divers joueurs, mais aussi l’utilité collective : des procédures de marchandage, de négociation ou d’arbitrage sont alors utilisées
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Systèmes

Title:
Historique - La notion de système
Text:
Le concept moderne de système date des années 1940. Il est dû à l’apport au moins de cinq personnages : outre [Ludwig von Bertalanffy], [Norbert Wiener], [C. E. Shannon], dont nous venons de parler, il faut aussi évoquer :

[Mc Culloch] : à l’origine neuropsychiatre, il étend ses recherches aux mathématiques et à l’ingénierie. Pionnier de la théorie moderne des automates, il est le premier à comparer le fonctionnement en réseau des composantes d’une machine à celui des neurones dans le cerveau. Il engage des travaux importants sur l’intelligence artificielle et fonde une nouvelle science, la bionique.

[J. W. Forrester] : ingénieur en électronique, il élargit à partir de 1960 le champ d’application de la nouvelle théorie des Systèmes à la dynamique industrielle, puis élabore une « dynamique générale des systèmes ».

[H. Simon] : Médaille Turing (1975) et prix Nobel d'économie (1978), Herbert Simon a développé une vision de l'organisation, de la cognition et de l'ingéniérie largement inspirée de la théorie de systèmes. Refusant la dichotomie entre science pure et science appliquée, son ¦uvre se situe à l'interface de l'informatique, de l'économie et de la psychologie et de la biologie. Il fut parmi les premiers théoriciens de la rationalité limitée des agents économiques et administratifs. Traquant « la forme ordonnée cachée dans l'apparent désordre », Simon a postulé que la distinction entre artificiel et naturel n'est pas opérante au niveau des modes de traitement de l'information par des systèmes complexes (cerveau ou ordinateur), dont l'organisation est assurée par des règles formelles d'adaptation à leur environnement. En 1956, Simon a réalisé avec Alan Newell ce qui est généralement considéré comme le premier système informatique d'intelligence artificielle (Logic Theorist, pour la Rand Corporation).

Le nouvelle approche des systèmes se développe aux Etats-Unis pour répondre à des problèmes divers : mise au point d’instruments de guidage des missiles, modélisation du cerveau humain et du comportement, stratégie des grandes entreprises, conception et réalisation des premiers grands ordinateurs…
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Title:
Théorie générale des systèmes
Text:
[Von Bertalanffy] La théorie générale des systèmes

Biologiste de formation, savant au savoir encyclopédique, von Bertalanffy s’intéresse tôt à la conception de l’organisme comme système ouvert. Il participe à l’émergence de la théorie « holiste » de la vie et de la nature. Sa théorie de la biologie est à la base de sa théorie générale des systèmes. C’est dans ce cadre que le scientifique est amené à explorer les divers champs d’application de sa théorie – psychologie, sociologie ou histoire – comme autant de niveaux d’organisation. Le paradigme systémique conçoit à la fois la matière et l’esprit comme les éléments indissociables d’un processus évolutif qui se développe de façon non-linéaire dans un système complexe. Par « théorie générale des systèmes », il ne faut donc pas entendre une théorie particulière (comme la théorie des nombres complexes), mais un modèle pouvant s’illustrer dans diverses branches du savoir (comme la théorie de l’évolution).

Il y a en fait trois niveaux d’analyse à distinguer :

- La science des systèmes, consistant à la fois dans un étude des systèmes particuliers dans les différentes sciences et une théorie générale des systèmes comme ensemble de principes s’appliquant à tous les systèmes. L’idée essentielle ici est que l’identification et l’analyse des éléments ne suffisent pas pour comprendre une totalité (comme un organisme ou une société) ; il faut encore étudier leurs relations. Bertalanffy s’est attaché à mettre en lumière les correspondances et les isomorphismes des systèmes en général : c’est tout l’objet d’une théorie générale des systèmes.

- La technologie des systèmes, concernant à la fois les propriétés des hardwares et les principes de développement des softwares. Les problèmes techniques, notamment dans l’organisation et la gestion des phénomènes sociaux globaux (pollutions écologiques, réformes éducation, les régulations monétaires et économiques, relations internationales), constituent des problèmes incluant un grand nombre de variables en interrelation. Des théories « globales » comme la théorie cybernétique, la théorie de l’information, la théorie des jeux et de la décision, la théorie des circuits et des files d’attente, etc., en sont des illustrations. De telles théories ne sont pas « fermées », spécifiques, mais au contraire interdisciplinaires.

- La philosophie des systèmes, promouvant le nouveau paradigme systémique, à côté du paradigme analytique et mécaniste de la science classique. La systémique constitue, selon les propres termes de Bertalanffy, « une nouvelle philosophie de la nature », opposée au lois aveugles du mécanisme, au profit d’une vision du « monde comme une grande organisation ». Une telle philosophie doit par exemple soigneusement distinguer systèmes réels (une galaxie, une chien, une cellule), qui existent indépendamment de l’observateur, systèmes conceptuels (théories logiques, mathématiques), qui sont des constructions symboliques, et systèmes abstraits (les théories expérimentales), comme cette sous-classe particulière des systèmes conceptuels qui correspondent à la réalité. A noter, à la suite des travaux sur la psychologie de la forme et les déterminismes culturels, que la différence entre systèmes réels et systèmes conceptuels est loin d’être tranchée. Cette ontologie des systèmes ouvre donc sur une épistémologie, réfléchissant sur le statut de l’être connaissant, le rapport observateur/observé, les limites du réductionnisme, etc. L’horizon ultime est alors de comprendre la culture comme un système de valeurs dans lequel l’évolution humaine est enchâssée.
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Title:
Définition
Text:
[Checkland 1981, 1990] conçoit la notion de système comme étant "un modèle d'une entité totale; lorsqu'appliqué à l'activité humaine, il se caractérise en termes de structure hiérarchique, de propriétés émergentes et de réseaux de communication et de contrôle. Lorsqu'appliquées à des ensembles naturels ou des ensembles conçus par l'homme, les propriétés émergentes qui s'en dégagent en constituent la caractéristique première" 12 (Checkland, 1981, pp. 317-318).
De plus, il ajoute que "... un ensemble complexe peut posséder des propriétés qui se retrouvent au niveau de l'ensemble, mais qui ne sont pas significatives ou pas représentatives des parties qui le composent. Ce sont des propriétés émergentes" 13 (Checkland, 1990, pp. 18-19).
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Title:
Définition
Text:
[Mélèze, 1972] nous propose la définition suivante: "Des finalités et des buts étant exprimés sur un environnement, un système finalisé est un ensemble organisé de moyens, méthodes, règles et procédures qui permet d'obtenir des réponses satisfaisantes de l'environnement" (p.53).
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Title:
Definition
Text:
[Le Moigne, 1977] le considère comme "un objet qui, dans un environnement, doté de finalités, exerce une activité et voit sa structure interne évoluer au fil du temps, sans qu'il perde pourtant son identité unique. ...
Ou encore:
un objet actif dans un environnement
un objet structuré par rapport à quelques
un objet évoluant finalités¨
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Title:
Definition
Text:
[Joel de Rosnay, 1975] "un système est un ensemble d'éléments en interaction dynamique, organisés en fonction d'un but" (p.93).
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Aspects Fonctionnels

Title:
Aspects Fonctionnels
Text:
Il s'agit de processus, c'est-à-dire de phénomènes dépendant du temps. C'est l'organisation temporelle du système (de Rosnay, 1975, p.99). Cet aspect du système évolue plus rapidement que la structure. Le schéma de la dynamique des sytèmes interprète les ensembles comme étant constitués d'intrants, de variables de transformation ou d'action modifiant ces intrants en extrants. Ces variables composent l'ensemble des processus ou des activités transformant les intrants en extrants. Cette notion de transformation nous conduit à celle de contrôle. Elle constitue une des fonctions les plus importantes d'un système.
Mélèze (1972) la présente comme étant l' "ensemble des processus qui permettent de maîtriser et de guider les transformations d'un système" (p.59). Bien que Banathy (1971) distingue clairement l'aspect structural de l'aspect fonctionnel des systèmes (p.4), il n'en retient que quelques propriétés dont la rétroaction (p.10-22), l'adaptation (ajustement), (p.10) et la régulation (p.23). Les principaux traits fonctionnels retenus par de Rosnay (1975) sont les flux (p.99), les vannes (p.99), les boucles de rétroaction positives et négatives (p.100) et le pilotage (p.106).
Les principales caractéristiques fonctionnelles utilisées dans le domaine de la technologie de l'éducation sont: la rétroaction, la régulation et le contrôle.
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Centres de décision

Title:
Centres de décision
Text:
Des centres de décision qui organisent les réseaux de relations, c’est-à-dire coordonnent les flux et gèrent les stocks.
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Flux

Title:
Flux
Text:
Des flux, de matériaux, d’énergie ou d’informations, qui empruntent les réseaux de relations et transitent par les stocks. Ils fonctionnent par entrées/sorties (ou inputs/outputs) avec l’environnement.
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Rétroaction, Regulation

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Définition
Text:
Des boucles de rétroaction qui servent à informer, à l’entrée des flux, sur leur sortie, de façon à permettre aux centres de décision de connaître plus rapidement l’état général du système.
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Title:
Retroaction-Regulation
Text:
Ces deux fonctions sont tellement imbriquées l'une dans l'autre qu'elles ne peuvent être traitées séparément.
Le cas d'une installation de chauffage avec thermostat illustre merveilleusement bien ces deux concepts. Lorsque la température d'une pièce s'abaisse, le thermostat l'enregistre et transmet cette information (rétroaction) au brûleur, lequel démarre, élève la température, ce que le thermostat constate en agissant à nouveau (rétroaction) sur le brûleur pour l'arrêter (régulation) et ainsi de suite.
Une rétroaction a lieu lorsque des informations sur les résultats d'une transformation (abaissement de température) sont acheminées à l'entrée du système (brûleur). La rétroaction est qualifiée de négative si l'écart entre le but visé par un système et son extrant diminue. C'est la tendance qu'a un système a maintenir un état de stabilité malgré les changements extérieurs. Elle favorise le maintien de l'équilibre, la stabilité. C'est l'homéostasie. Elle permet au système de conserver et de protéger son identité, sa nature malgré les "agressions" de l'environnement. Elle caractérise les systèmes ouverts qui conservent leurs structures et leurs fonctions intactes par l'intermédiaire d'équilibres dynamiques successifs.
Une rétroaction est qualifiée de positive lorsque l'écart entre les buts et les extrants s'accroît. Elle favorise alors la recherche de nouveaux objectifs à poursuivre, le changement et la mise en place de nouvelles fonctions qui peuvent aller jusqu'à l'éclatement du système. L'évolution et l'émergence d'un système seront associées à la rétroaction positive c'est-à-dire à la capacité qu'a un système d'accéder à de nouveaux points d'équilibre, à une nouvelle identité. C'est ce caractère évolutif qui fait qu'"il n'y a pas de permanence de la structure et des lois d'échanges entre les éléments d'un système d'une part et entre les éléments d'un système et son environnement d'autre part" (Mélèze. 1972, p.52). Ces deux concepts sont souvent confondus avec ceux de renforcements positif et négatif. La rétroaction positive favorise donc l'accroissement des divergences (évolution, changement de finalité) tandis que la négative accentue la convergence vers un but préalablement défini (stabilité, ancrage).
Ces phénomènes de rétroaction et de régulation peuvent s'observer à l'intérieur d'un système enseignant ou de formation. L'étudiant terminant une leçon ou un cours donné a acquis normalement des connaisssances
Figure 3: Les rétroactions 
qu'il ne possédait pas avant d'avoir suivi le cours (figure 4). Au début d'un cours, l'étudiant possède un ensemble de caractéristiques (habiletés, connaissances, attitudes). Ce sont les intrants du système. À la fin du cours, ces caractéristiques initiales ont été modifiées par l'action du système enseignant ou de formation qui joue ici le rôle de variables d'action ou de transformation.
Mais encore faut-il vérifier si, par exemple, un message transmis pendant le cours a été décodé de façon appropriée. Cette vérification s'effectue par rétroaction.
Cette vérification s'effectue par un retour d'information (rétroaction) de l'étudiant vers l'enseignant permettant à celui-ci d'évaluer si le message reçu est compatible avec celui qui a été transmis (figure 5). Dans le cas où un écart (ou une incompatibilité) est perçu, une régulation est alors envisagée exigeant de la part de l'enseignant un réajustement du message ou une modification de la méthode utilisée pour le transmettre.
Figure 4: Enseignement/formation, rétroaction/régulation
Figure 5: La rétroaction/régulation
Cette régulation peut également demander, de la part de l'étudiant, un changement d'attitude afin qu'il en arrive à une réponse qui soit conforme à celle souhaitée. Ces informations-retour permettent à l'enseignant d'ajuster et de contrôler les différents moments de sa démarche initiale.
Figure 6: La boucle rétroaction/régulation
Dans toute rétroaction, des informations sur les résultats d'une transformation sont envoyées à l'entrée du système. Si ces données confirment que les transformations s'effectuent dans le sens prévu (rétroaction négative), le système continue son action. Par contre, si ces données démontrent que les transformations effectuées ne sont pas conformes aux modifications envisagées (rétroaction positive), il peut y avoir réajustement du système.
Par exemple, une étude de besoins sera, pour un système d'enseignement, une rétroaction informant les responsables d'un système de la congruence ou de l'incompatibilité pouvant exister entre les objectifs visés ou les extrants produits par un système (connaissances, habiletés et attitudes) et les exigences du système receveur ou de l'environnement. Selon que l'inventaire des besoins fera ressortir l'incongruence ou la congruence entre les objectifs poursuivis et ceux préconisés par l'environnement, il y aura une rétroaction positive ou négative.
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Aspects Structuraux, structuralisme

Title:
Définition
Text:
Les éléments, qui sont les parties constituantes : on peut en évaluer le nombre et la nature (même si ce n’est qu’approximativement). Ces éléments sont plus ou moins homogènes. Dans une entreprise commerciale, les éléments sont hétérogènes (capitaux, bâtiments, personnel,…).
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Le structuralisme
Text:
La notion centrale est la structure - étudiée à la fois en linguistique, en anthropologie et en psychologie :

- En linguistique : [De Saussure] s’inspire de l’analyse économique et introduit le couple conceptuel signifiant/signifié. Ses travaux sont repris par le danois Hjemslev et l’américain Jakobson : Hjemslev présente le langage comme la double implication de deux structures indépendantes, expression et contenu. Enfin, Noam Chomsky, chercheur au MIT, dégage une grammaire générative, ensemble de règles linguistiques universelles, au fondement de toute langue possible. Il ouvre la voie aux sciences cognitives.

- En anthropologie : [Lévi-Strauss] pose le primat des structures intellectuelles sur le développement social et adopte un point de vue synchronique, étudiant les sociétés dites primitives à la lumière des structures dégagées, réduisant ainsi le rôle de l’histoire. Il cherche les invariants capables d’expliquer l’équilibre social.

- En psychologie : c’est [Gestalttheorie] de l’école allemande (travaux sur la psychologie de la forme dans le domaine des perceptions) ; puis Piaget, qui s’intéresse au développement de l’intelligence chez l’enfant. L’intelligence est décrite, à travers une série de stades de développement, comme la capacité de construire en permanence des structures, qui s’établissent par autorégulation.
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Title:
Aspects Structuraux
Text:
La structure d'un système est l'organisation spatiale de ses composants. En général, elle représente la partie stable du système. On la qualifie souvent d'invariante.
Les éléments présentés dans cette section varient d'un auteur à l'autre. Nous retenons ceux proposés par de Rosnay (1975). Il relève les traits structuraux suivants: une limite, des éléments, des réservoirs et un réseau de communication (p.98-99).
Les limites ou frontières nous permettent de circonscrire l'ensemble ou le système à l'étude et de le distinguer des autres systèmes et de son environnement. Cette définition des limites résulte d'un choix que fait le chercheur sur un ensemble qui, en éducation et en analyse de besoins, n'est pas toujours évident. C'est ainsi que Wilson (1984) interprète cette décision. Ce choix implique "... que les frontières retenues situent le système à un pallier particulier à l'intérieur d'une série de niveaux. Le système ainsi délimité fait, en même temps, partie d'un ensemble plus englobant et est lui-même un ensemble plus grand que ses sous-systèmes" 14 (p. 27). Ces frontières seront découpées, taillées à l'intérieur d'un environnement. Elles pourront être définies selon les limites géographiques d'un territoire, l'ordre, le secteur ou le domaine d'un programme d'études ou encore la clientèle desservie par une institution scolaire. On verra plus tard que ce concept de frontière est lié à celui des niveaux hiérarchiques des systèmes auxquels on pourra associer la poursuite de finalités, de buts ou d'objectifs.
Les réservoirs sont les "lieux" dans lesquels sont entreposés puis récupérés matière, énergie ou information sous toutes ses formes. En éducation, ce sont les flux d'information qui seront le plus souvent traités. Ces réservoirs pourront, selon les circonstances, être des documents écrits ou des personnes-ressources que l'on consulte. Le concept de mémoire, individuelle ou collective, correspond bien à celui de réservoir d'informations. Le contenu de ces réservoirs pourra subir trois formes différentes de traitement, le transport (espace, communication, transfert), l'entreposage (temps, enregistrement, mémorisation) et la transformation (forme, modification, structuration).
Les réseaux de communication permettent l'échange et le transport d'informations entre les composants d'un système, entre différents systèmes ou entre un système et son environnement. Le processus d'analyse et de conception de besoins pourra être envisagé comme étant la mise en place d'un réseau de communication favorisant les échanges d'information entre différents systèmes ou entre un environnement et un système particulier. Sous cet angle, il jouera le rôle d'interface, d'intermédiaire entre un système et son environnement.
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Sémiotique

Title:
Définition
Text:
Plans du langage
Du fait de la dualité du signe entre signifiant et signifié, il est courant d’utiliser une métaphore spatiale pour parler des propriétés du langage qui est un système de signes .
<<Terme figuratif spatial, plan sert (depuis F. de Saussure et L. Hjelmslev) à désigner séparément les deux termes de la dichotomie signifiant / signifié ou expression / contenu , que réunit la fonction sémiotique. La reconnaissance des plans du langage est un des postulats pour une définition de la sémiotique (pour Hjelmslev, seules les sémiotiques biplanes sont de vraies sémiotiques). (Greimas, Courtès, p. 281)>>.
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Title:
Définition
Text:
Théorie générale des signes
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Limites, Frontères

Title:
Définition
Text:
Une limite sépare la totalité des éléments de son environnement ; cette limite est toujours plus ou moins perméable et constitue une interface avec le milieu extérieur. C’est par exemple, la membrane d’une cellule, la peau du corps. La limite d’un système peut être plus floue, ou particulièrement mouvante, comme dans le cas d’un groupe social ;
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Réseaux - Connexionisme

Title:
Définition
Text:
Des réseaux de relation : les éléments sont interreliés. Plus les interrelations sont nombreuses, plus le degré d’organisation est élevé et plus grande la complexité. Les relations peuvent être de toutes sortes. Les deux principaux types de relations sont : les transports et les communications. En fait, ces deux types peuvent se réduire à un seul, puisque communiquer c’est transporter de l’information, et transporter sert à communiquer (faire circuler) des matériaux, de l’énergie ou de l’information.
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Stocks

Title:
Stocks
Text:
Des stocks (ou réservoirs) où sont entreposés les matériaux, l’énergie ou l’information, et qui doivent être transmis ou réceptionnés.
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Autopoièses

Title:
Définition
Text:
(gr. auto: soi-même, poièsis: production; néologisme) Propriété d'un système qui se produit lui-même. Cette propriété est due à la présence d'une boucle fermée entre son organisation (réseau) logique et les processus physiques dont il est le siège. "Un système autopoïétique est organisé comme un réseau de processus de production de composants qui: a) régénèrent continuellement par leurs transformations et leurs interactions le réseau qui les a produits, et qui b) constituent le système en tant qu'unité concrète dans l'espace où il existe, en spécifiant le domaine topologique où il se réalise comme réseau." (F. Varela).
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Title:
Organizational closure in life and mind
Text:
Mingers, J. 1995. Self-Producing Systems. Plenum Press. New York.
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Title:
Autopoïèse
Text:
An autopoetic system is "an active self-updating collection of structures capable of informing (or shaping) its surrounding medium into a world through a history of structural coupling with it" (Varela, 1987, p. 52).
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Citation 

Title:
Enactivism Readings
Text:
Maturana H. & Varela, F. (1980) Autopoesis and cognition: The realization of the living. (Boston: D. Reidel. [This is a difficult read, and not recommended until after The Embodied Mind and Tree of Knowledge have been read.]
Comment:
Référence 

Title:
Enactivism Readings
Text:
Maturana, H. & Varela, F. (1992). The Tree of Knowledge: The biological roots of human understanding. (revised edition) Boston & London: Shamabala. (Originally published in 1987 by New Science Library, Boston.)
Comment:
Référence 

 

Dynamique, Cybernétique

Title:
Déifnition de la cybernétique
Text:
Due au mathématicien américain Norbert Wiener, la cybernétique est la science générale de la régulation et des communications dans les systèmes naturels et artificiels. La tâche du cybernéticien consiste :
1/ à reconnaître la structure et l’état interne de la machine ou de l’animal ;
2/ à décrire les relations qu’elle entretient avec son environnement ;
3/ à prévoir son comportement et son évolution dans le temps.

Pour se représenter le fonctionnement d’une machine ou d’un animal, plusieurs concepts s’avèrent utiles :

- les affecteurs (ou capteurs), servant à percevoir les modifications de l’environnement ;
- les effecteurs, moyens d’action sur l’environnement ;
- la boîte noire, élément structurel, dont le fonctionnement interne est ignoré et qui n’est considéré que sous l’aspect de ses entrées et de ses sorties ;
- les boucles de rétroactions (ou feed-back) : on constate une boucle de rétroaction lorsque la grandeur de sortie d’une boîte noire réagit sur la grandeur d’entrée, selon un processus de bouclage. Dans ce dernier cas, on n’a plus seulement affaire à une simple relation de cause à effet, mais à une causalité non-linéaire, plus complexe, où l’effet rétroagit sur la cause. Il existe deux sortes de feed-back : le feed-back positif (amplificateur) et le feed-back négatif (compensateur).
La cybernétique a permis de faire émerger les bases scientifiques d’une analyse rigoureuse des concepts d’organisation et de commande.
Comment:
 

Title:
Definition
Text:
L'approche systémique insiste sur les transformations qui se produisent à l'intérieur des ensembles que l'on étudie. Ces transformations ou changements résultent de modifications plus ou moins contrôlées que subissent les intrants provenant d'autres systèmes ou de l'environnement. Ces transformations produisent des extrants qu'absorbent d'autres systèmes ou l'environnement.
Ce processus de changement ou de transformation des intrants en extrants est à la base de la dynamique des systèmes et a été expliqué par la cybernétique.
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Transformations Intrant-Extrant

Title:
L'approche systémique
Text:
Chaque système, chaque ensemble effectue des changements dans les flux d'énergie, de matière ou d'information qui le traversent. Ces changements caractérisent sa fonction et son dynamisme. Ainsi, la fonction principale d'un système d'apprentissage est de modifier chez l'étudiant un état donné à un autre état, un certain savoir (intrant) à un nouveau savoir (extrant), un non-savoir-faire (intrant) à un savoir-faire donné (extrant). Certaines de ces modifications, de ces transformations pourront s'effectuer par le biais de stratégies d'enseignement souvent appelées variables d'action ou variables de transformation. Un système d'étude de besoins transformera des données brutes décrivant une situation problématique (intrants) en une liste de besoins distribués par ordre de priorité (extrants). Ces transformations s'opéreront par des techniques de cueillette, de traitement, d'analyse et d'interprétation de données. Elles pourront être maîtrisées et appliquées par un enseignant ou un formateur pour effectuer la transformation "sentiment d'une situation problématique en besoins priorisés".
Figure 2: La dynamique des systèmes et l'étude des besoins 
Tout ensemble ne pouvant transformer des intrants en extrants ne sera pas considéré comme un système. La notion de système présuppose cette propriété de pouvoir changer, modifier, transformer un intrant en extrant.
Cependant, ces transformations se feront en fonction de certains critères nous permettant de vérifier la réussite ou l'échec du système. Ces critères, variables essentielles en systémique, pourront être, en éducation et en analyse de besoins, les finalités, les buts ou les objectifs d'apprentissage poursuivis par un système d'enseignement ou de formation, un programme d'études, un cours ou une leçon. En éducation, les extrants et les objectifs d'un système sont souvent confondus.
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Propriétés, Concepts

Title:
Conservation des systèmes : état constant et homéostasie
Text:
La fonction première d’un système est sa propre conservation. Un système doit rester dans un état constant, orienté vers un optimum. Or, une des caractéristiques des systèmes qui « fonctionnent » est qu’ils sont tous dans un état de déséquilibre thermodynamique, dans la mesure où ils ne cessent d’échanger de l’énergie avec leur environnement. Ils se retrouvent donc obligés de se maintenir dans un état constant, caractérisé par une relative stabilité, au sein même des déséquilibres provoqués par les flux d’entrées et de sorties. Le système se retrouvant dans un état d’équilibre (ayant épuisé tous les échanges possibles avec son environnement) a atteint le stade de la « mort thermique » (pour reprendre l’expression de Boltzmann). La loi montrant que tous les systèmes fermés finissent tôt ou tard de cette façon s’appelle l’entropie.
La conservation d’un état constant est aussi une nécessité des systèmes cybernétiques (qu’ils soient organiques ou artificiels) : leur autorégulation dépend des boucles de rétroaction négatives, qui ont une fonction de contrôle et de stabilisation autour d’une valeur moyenne.
On trouve un processus particulier dans les systèmes vivants : l’homéostasie. L’homéostasie (d’homios, le même, et stasis, l’arrêt, la mise au repos) désigne la capacité d’un système à se maintenir dans un état constant, dans sa forme et ses conditions internes, en dépit des perturbations externes. Dans le cas des animaux, les conditions internes sont nombreuses et dépendent de sous-systèmes (maintien de la température interne, de la pression artérielle, de la teneur en eau et autres substances vitales, etc). Le terme d’homéostasie est forgé par le physiologiste Walter Cannon dans les années 1920 ; mais la propriété est découverte dès le milieu du XIXème siècle par Claude Bernard, qui décrit les principes de régulation du milieu interne. Théoriquement, un système parfaitement autorégulé impliquerait de pouvoir revenir à son été initial, suite à une perturbation. Néanmoins, si le monde vivant lutte contre la flèche du temps (tous les êtres vivants créant des boucles de néguentropie provisoires), ils ne reviennent cependant jamais à un état identique, mais évoluent vers un état légèrement différent, qu’ils s’efforcent de rendre aussi proche que possible de leur état initial. C’est pourquoi le système vivant maintient sa forme malgré des échanges avec l’environnement ; c’est pourquoi aussi sa stabilité n’exclut pas une certaine évolution. En bref, la simple régulation cybernétique pour maintenir un système dans un état constant (comme c’est le cas pour un thermostat) diffère de l’homéostasie qui, malgré son nom, est un processus complexe et autonome d’autorégulation, impliquant un renouvellement des éléments et une réorganisation structurelle autonomes.
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Title:
Propriétés des systèmes
Text:
[Jacques Lapointe, université de Laval]

Les notions de système impliquent :
- une organisation,
- un ordre,
- une hiérarchie observables.

Elles englobent des propriétés telles:
- l'émergence,
- l'interaction,
- l'interdépendance,
- la finalité,
- l'identité
- l'évolution.

De plus, elles sont, selon les promoteurs de la systémique, applicables et ce, indépendamment de la dimension et de la nature de l'unité organisée faisant l'objet d'une étude. Il est important d'ajouter ici que les systèmes n'existent pas dans la réalité. C'est un "construit" théorique, une hypothèse, une façon parmi d'autres de concevoir les ensembles. Cependant, nous pouvons observer une multiplicité d'entités concrètes existant dans la nature et illustrant les notions de système présentées précédemment. La nature elle-même constitue une immense totalité (système) englobant des sous-ensembles (sous-systèmes) comme l'homme qui lui-même est formé de sous-sous-ensembles.
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Complexité

Title:
Définition
Text:
La complexité d’un système tient au moins à trois facteurs :
- le degré élevée d’organisation ;
- l’incertitude de son environnement ;
- la difficulté, sinon l’impossibilité d’identifier tous les éléments et de comprendre toutes les relations en jeu. D’où l’idée que les lois permettant de décrire un système ne peuvent être purement déterministes, ou, tout au moins, que son comportement global ne permet qu’une prédictivité réduite.
Comment:
 

Title:
L'approche systémique
Text:
La notion de complexité est, selon Mélèze (1972), l'"incapacité que l'on a de décrire tout le système et de déduire son comportement à partir de la connaissance des comportements de ses parties" (p.50-51). Il faut distinguer ce qui est complexe de ce qui est compliqué. Le système utilisé pour distribuer les chèques de paie aux quelques quatre mille employés de l'Université Laval est compliqué mais non complexe.

La complexité est, d'après de Rosnay (1975), attribuable aux facteurs suivants:
- grande variété des composants possédant des fonctions spécialisées;
- éléments organisés en niveaux hiérarchiques internes;
- interactions non-linéaires;
- difficulté voire impossibilité de dénombrer de façon exhaustive les éléments qui le constituent;
- grande variété des liaisons possibles (à noter que ces liaisons ne sont pas pour la plupart linéaires).

Le degré de complexité d'un système dépend du nombre de ses composants et du nombre et du type de relations qui les lient entre eux. On peut affirmer que les systèmes d'activité humaine sont complexes.
Comment:
 

Title:
Definition
Text:
Des situations, dites complexes, sont caractérisées par un ou plusieurs des attributs suivants. Elles sont floues, changeantes et peu structurées. Elles peuvent être étudiées sous différentes perspectives, sous différents angles, en fonction de plusieurs structures cognitives et de divers systèmes de valeurs. On y retrouve rarement des relations causales simples, mais plutôt des relations de type circulaire. Il y a possibilité d'émergence d'effets pervers et de propriétés contre-intuitives 6 qu'on ne peut déduire des propriétés des sous-ensembles qui les constituent. Elles imbriquent plusieurs problèmes relativement simples à première vue mais qui ne peuvent se résoudre individuellement sans affecter les autres. Elles nécessitent la participation de plusieurs acteurs. Elles présupposent la présence simultanée de plusieurs critères de performances parfois difficiles à quantifier. Les "problèmes" qui les caractérisent et les objectifs qu'on leur attribue font rarement l'objet d'un consensus. Les valeurs des divers acteurs impliqués sont déterminantes. Elles sont caractérisées par une variété importante de sous-ensembles possédant des fonctions spécialisées et organisées en niveaux hiérarchiques internes. Enfin, elles doivent être envisagées sous l'angle de la multirationalité. Ces situations, qualifiées de complexes, correspondent assez bien à celles que nous devons affronter dans le domaine des sciences humaines.
Comment:
 

 

Théorie du Chaos et de la Complexité

Title:
Complexité
Text:
A system is complex if "a great many independent agents are interacting with each other in a great many ways" (Waldrop, 1992, p. 11)
Comment:
Citation 

 

Emergence, Totalité

Title:
Néguentropie
Text:
NÉGUENTROPIE
Concept d'origine thermodynamique signifiant " Entropie négative ".
Ce terme a été introduit par Léon Brillouin pour caractériser la quantité d'informations dont on dispose au sujet d'un système. De même que l'entropie caractérise le degré de désordre qui règne dans un système, la néguentropie, quantité qui varie en sens inverse, caractérise le degré d'ordre introduit par l'information que l'on possède sur l'état du système.
(Cf. Djémil Kessous, La théorie générale de l'évolution, Paris, ...).
Une organisation est dite néguentropique si elle est dotée de vertus organisatrices actives pouvant sans cesse reconstruire l'intégrité et/ou l'intégralité de l'être-machine à partir d'une boucle récursive, cyclique ou rotative. Pour E. Morin, néguentropie, générativité, réorganisation permanente, organisation productrice-de-soi sont des concepts quasi-synonymes
Comment:
 

Title:
Définition
Text:
La totalité (ou la globalité). Si système est d’abord un ensemble d’éléments, il ne s’y réduit pas. Selon la formule consacrée, le tout est plus que la somme de ses parties. Bertalanffy est le premier à l’avoir montré. Cette idée s’éclaire par le phénomène d’émergence : au niveau global, apparaissent des propriétés non déductibles des propriétés élémentaires, ce qu’on peut expliquer par un effet de seuil.
Comment:
 

Title:
Types d'emergence
Text:
[Cariani 98] Emergence is the process by which new structures and functions come into being. There are two fundamental, but complementary, conceptions of emergence:

- Combinatoric emergence, wherein novelty arises by new combinations of pre-existing elements, and
- Creative emergence, wherein novelty arises by de novo creation of new kinds of elements.

Combinatoric emergence is exemplified by new strings constructed from existing alphabetic letters, whereas creative emergence is exemplified by the addition of new kinds of letters to an alphabet.

The two conceptions are complementary, providing two modes for describing and understanding change : as the unfolding consequences of a fixed set of rules or as new processes and interactions that come into play over time.
Comment:
 

Title:
Emergence
Text:
Cariani, P. (1991). Emergence and Artificial Life in Artificial Life II, ed. C. G. Langton, C. Taylor, J. D. Farmer & S. Rasmussen, Addison-Wesley.
Comment:
reference 

Title:
Emergence
Text:
[Grumbach 97] - A. GRUMBACH - A propos d'émergence. Emergence... ou ... explication - Intellectica Emergence and explanation, 1997/2 n°25, ISSN n°0984-0028 185-194, 1997.
Comment:
reference 

Title:
Definition
Text:
[Cariani, 1991], who distinguishes three concepts of emergence, viz. computational, thermodynamic and relative-to-a- model,
Comment:
 

Title:
Definition
Text:
[Langton, 1989] defines emergence in terms of a feedback relation between the levels in a dynamical system: local microdynamics cause global macrodynamics while global macrodynamics constrain local microdynamics
Comment:
 

Title:
Définition
Text:
[Churchland, 1985] defines emergence in terms of the irreducibility of properties associated with a higher level theory to properties associated with components in a lower level theory. Bottom-up causation and epistemological non-reductionism are the defining characteristics of most modern theories of emergence, computationalist or otherwise: in support of the former
Comment:
 

Title:
Definition de l'émergence
Text:
[Nagel, 1961], following Lewes, defines emergence in epistemological terms.
Comment:
 

Title:
The Question Concerning Emergence
Text:
Ancient Greek maxim 'the whole is more than the sum of the parts'
Comment:
Citation 

Title:
Définition
Text:
[JaegWon Kim 2000] - les propriétés émergentes sont ces propriétés de systèmes complexes qui ne sont pas réductibles aux propriétés et aux relations de leurs constituants
Comment:
 

Title:
Histoire de l'émergence
Text:
[JaegWon Kim 2000] - L'idée centrale à la notion d'émergence est que, lorsqu'un système composé d'agrégats de matière atteint un certain niveau de complexité organisationnelle, il commence à exhiber de nouvelles propriétés jusqu'alors inconnues, des propriétés « émergentes » -- propriétés dont l'occurrence n'aurait pu être prédite sur la base des propriétés et relations structurales caractérisant les parties constituantes du système. Cette idée s'accompagne d'une autre idée voulant que l'émergence de telles propriétés ne puisse être expliquée à partir des processus sous-jacents (« les conditions de base ») desquels elles émergent. Bref, un tout complexe posséderait de nouvelles propriétés qui sont irréductibles aux propriétés et relations de ses parties. De plus, les propriétés émergentes sont conçues comme étant des propriétés authentiques en ce sens qu'elles posséderaient des pouvoirs causaux distincts qui leur sont propres. Les systèmes complexes peuvent aussi avoir, et ont effectivement, des propriétés non émergentes, des propriétés réductibles aux propriétés de leurs parties, que les émergentistes britanniques, plus tôt au cours de ce siècle, ont appelé des propriétés « résultantes » ou « conséquentielles ».
On fait habituellement remonter l'idée d'émergence à John Stuart Mill et à sa distinction entre propriétés « homopathiques » et « hétéropathiques », mais la terminologie plus familière de propriétés « émergentes » et « résultantes » est due à G. H. Lewes, un contemporain de Mill[ 1 ]. Cependant, la distinction entre ces deux types de propriétés remonte apparemment à beaucoup plus loin, soit aux Grecs et en particulier à Galien[ 2 ], ce qui montre bien qu'il y a sûrement quelque chose de naturel et d'intuitif dans l'idée d'émergence. Depuis que ce concept a commencé à faire l'objet d'une attention philosophique particulière, comme ce fut le cas au début du XXe siècle, il a exercé un puissant et persistant attrait sur des penseurs de différents domaines, y compris sur certains scientifiques comme, par exemple, le neurologiste réputé Roger W. Sperry. Je crois que c'est cet attrait intuitif du concept qui a permis de le garder bien en vie au milieu du siècle, malgré les influences marquées du positivisme logique et d'autres courants réductionnistes en philosophie et en science. Il fut un temps, pas si lointain, où l'émergentisme était communément associé à des curiosités métaphysiques largement méprisées, comme le néo-vitalisme et la doctrine de l'élan vital. Mais le climat intellectuel a radicalement changé au cours des quelques trente dernières années, et le vocabulaire de l'émergence semble être maintenant complètement réhabilité. L'utilisation de l'expression « émergence » et de termes de la même famille se retrouve non seulement dans des textes philosophiques mais aussi dans certains écrits purement scientifiques, surtout dans des domaines comme les sciences cognitives, la psychologie, les neurosciences, la théorie de systèmes, la théorie de la complexité, la théorie de l'auto-organisation, etc. Les termes « émerge » et « émergent » semblent venir assez naturellement aux auteurs dans ces divers domaines, ce qui suggère qu'il y a un contenu substantiel partagé par tous, et cela indépendamment d'un engagement philosophique tendancieux. Aussi, il n'est pas étonnant qu'une perspective largement émergentiste ait fait un retour en force dans les discussions philosophiques portant sur la nature du mental et de sa relation aux processus neurologiques sous-jacents.
Comment:
 

Title:
Emergence
Text:
[Goldstein 1999] - J. GOLDSTEIN - Emergence as a Construct : History and issues - Emergence Volume1, Issue1, pp49-71, 1999
Comment:
Reference 

Title:
Emergence
Text:
[Forrest 90] - Stephanie FORREST - Emergent computation : self-organizing, collective, and cooperative phenomena in natural and artificial computing networks - Proceedings of the ninth annual CLNS conference, 1990.
Comment:
Référence 

 

Organisation des systèmes

Title:
Définition
Text:
L’organisation est le concept central pour comprendre ce qu’est un système. L’organisation est l’agencement d’une totalité en fonction de la répartition de ses éléments en niveaux hiérarchiques. Selon son degré d’organisation, une totalité n’aura pas les mêmes propriétés. On arrive ainsi à cette idée que les propriétés d’une totalité dépendent moins de la nature et du nombre d’éléments qu’ils contiennent que des relations qui s’instaurent entre eux. On peut donner deux exemples.

1/ Les isomères sont des composés chimiques de même formule et de même masse, mais ayant des agencements structurels différents et, de ce fait, des propriétés différentes.

2/ les cerveaux humains possèdent tous à peu près le même nombre de neurones, mais ce qui va décider des différentes aptitudes, c’est la nature et le nombre de relations entre eux dans telle ou telle aire. On peut dire que, en s’organisant, une totalité se structure (une structure est donc une totalité organisée).

L’organisation, c’est aussi un processus par lequel de la matière, de l’énergie et de l’information s’assemblent et forment une totalité, ou une structure. Certaines totalités développent une forme d’autonomie ; elles s’organisent de l’intérieur : on parle alors d’auto-organisation.
Il existe deux sortes d’organisation : l’organisation en modules, en sous-sytèmes (qui renvoie aussi à l’organisation en réseaux) et l’organisation en niveaux hiérarchiques. L’organisation en sous-systèmes procède par intégration de systèmes déjà existant, tandis que l’organisation en niveaux hiérarchiques produit de nouvelles propriétés, à chaque niveau supplémentaire. La notion d’organisation retrouve donc celle d’émergence, dans la mesure où c’est le degré d’organisation d’une totalité qui fait passer d’un niveau hiérarchique à un autre, et fait émerger de nouvelles propriétés. L’émergence est la création d’un niveau hiérarchique supérieur.
De manière générale, on s’aperçoit donc que la notion d’organisation recouvre un aspect structurel (comment est construit la totalité) et un aspect fonctionnel (ce que la structure lui permet de faire). On peut représenter une structure par un organigramme, la fonction par un programme.
Comment:
 

 

Auto-organisation

Title:
Définition émergence
Text:
"L'émergence fait référence à l'apparition durant le processus d'auto-organisation dans un système complexe de structures ou de schémas ("patterns") ou de propriétés nouvelles et cohérentes" [Goldstein, 99].
Comment:
Citation 

 

Interdépendance des niveaux

Title:
[Atlan 00] - Henri ATLAN - La finalité - Hors-série Science&Avenir, 2000.
Text:
"Des structures et/ou des fonctions apparaissent à un niveau macroscopique sans que la seule observation des propriétés des constituants permette de les prédire" [Atlan, 00].
Comment:
Citation 

 

Irreductibilité

Title:
[Ernest Nagel, 1960] Passage d'un niveau d'organisation à un autre.
Text:
Selon Nagel, réduire une théorie T, comprenant les prédicats primitifs F1, ..., Fn, à une théorie de base T*, comprenant un ensemble disjoint de prédicats G1, ..., Gn, c'est dériver chaque loi de T à partir des lois de T* à l'aide de lois de correspondance (bridge laws) liant chaque prédicat primitif de T à un prédicat, vraisemblablement complexe, de T*. Ces lois de correspondance ont la forme suivante :
Pour tout x1, ..., xn, Fi (x1, ..., xn) si, et seulement si, G(x1, ..., xn)
où G est un prédicat complexe composé de G1, ..., Gm.
Comment:
Citation 

 

Coopération

Title:
Accueil du site Systemes Multi-Agents Cooperatifs
Text:
La théorie des AMAS (Adaptive Multi-Agents Systems), élaborée par l'équipe, dit que pour tout système fonctionnellement adéquat (réalisant la fonction souhaitée), il existe au moins un système dont les agents sont en interactions coopératives. Cela signifie que pour concevoir un système réalisant la fonction attendue, il suffit que les agents le composant aient pour attitude sociale, la coopération.
Pour cela, à tout instant, un agent analyse localement s'il est ou non en interaction coopérative avec les autres. Si ce n'est pas le cas, on dit qu'il se trouve en situation non coopérative (SNC). Ceci est en opposition avec son attitude sociale et il va agir pour éliminer la SNC et revenir à un état qu'il juge coopératif. Aucun agent n'est conscient de la fonction à réaliser au niveau global, cette dernière "émerge" des interactions entre agents.
Comment:
La fonction de coopération permet de mesurer la "distance" entre le comportement effectif et le comportement attendu. Il s'agit d'une forme d'optimisation de type "algo génétique" 

 

Equifinalité

Title:
L'approche systémique
Text:
La notion de système ouvert, échangeant information, énergie et matière avec son environnement a conduit Bertalanffy à énoncer le principe de l'équifinalité. Ce principe a une grande importance dans les systèmes d'activité humaine. Un système est "équifinal" parce qu'il peut réaliser ses objectifs à partir de différents points de départ et par différents moyens. Il n'y a pas de ce que les américains appellent "the one best way". Ce principe s'énonce comme suit: "Le même état final peut être atteint à partir d'états initiaux différents, par des itinéraires différents" (Bertalanffy, 1973, p.38). Il stipule qu'il n'y a pas de solution unique ou exclusive aux problèmes que l'on rencontre dans les systèmes ouverts. C'est la capacité que possède un système d'atteindre ses objectifs à partir de différents états initiaux et par l'intermédiaire de différents scénarios.
Comment:
 

 

Interaction

Title:
Définition
Text:
L’interaction (ou l’interrelation) renvoie à l’idée d’une causalité non-linéaire. Ce concept est essentiel pour comprendre la coévolution et la symbiose en biologie. Une forme particulière d’interaction est la rétroaction (ou feed-back) dont l’étude est au centre des travaux de la cybernétique.
Comment:
 

Title:
L'approche systémique
Text:
Un autre aspect important est l'interaction constante qui existe entre les éléments du système. Cette interaction fait ressortir les liens de dépendances existant à l'intérieur des différents composants d'un système. Un changement apporté au niveau des programmes d'études d'un système scolaire, par exemple, entraîne des ajustements de méthodes, la construction de nouveaux tests, la publication de nouveau matériel pédagogique, etc.... Une modification d'un sous-ensemble du système entraîne des réajustements plus ou moins importants au niveau des autres composants du système. Cet aspect d'interaction et d'interdépendance est également applicable aux relations qui existent entre les systèmes et entre le système et l'environnement dans lequel il fonctionne.
Comment:
 

 

Ouverture

Title:
Définition
Text:
Il existe deux sortes de systèmes : les systèmes ouverts et fermés. Comme leur nom l’indique, les systèmes ouverts ont plus d’échanges avec leur environnement, les systèmes fermés jouissent d’une plus grande autonomie (auto-organisation). Evidemment, cette distinction n’est pas tranchée : aucun système n’est complètement fermé sur lui-même, ni complètement perméable. Cette distinction a été introduite par la thermodynamique au milieu du XIXème siècle : un système fermé échange uniquement de l’énergie avec son environnement, contrairement à un système ouvert, qui échange énergie, matière et information. La notion de système ouvert s’est considérablement élargie avec les travaux sur le vivant de Cannon vers 1930 et de Bertalanffy dans les années 1940. La notion de système fermé n’est en fait qu’un concept limite, puisque tout système est plus ou moins ouvert.
Comment:
 

Title:
L'approche systémique
Text:
L'ouverture est la capacité qu'a un système d'échanger de l'énergie, de la matière ou de l'information avec d'autres systèmes ou avec l'environnement.
C'est en fonction de cet attribut que système et environnement sont en relation permanente et s'influencent mutuellement. Selon de Rosnay: "Les entrées résultent de l'influence de l'environnement sur le système et les sorties de l'action du système sur l'environnement" (1975, p.101).
C'est également ce qui explique pourquoi l'analyse d'un système faite exclusivement par l'intérieur, comme le suggère l'approche analytique, risque d'être faussée et incomplète. Le concepteur d'un système doit porter son attention sur les points d'interface reliant le système et les systèmes avec lesquels il négocie ou entre le système et son environnement. C'est là que sont, à notre avis, les enjeux les plus importants et les données les plus significatives sur la nature des ensembles en interaction. Cette notion d'ouverture du système est très importante en technologie de l'éducation, et en étude de besoins. Un système fonctionne à l'intérieur d'une organisation qui l'englobe (supra-système) et qui lui impose certaines contraintes. C'est ainsi que le système scolaire doit développer chez les étudiants certaines habiletés leur permettant de s'adapter aux exigences de la société dans laquelle ils vivront, c'est-à-dire l'environnement.
L'environnement est ici perçu comme cet ensemble qui englobe le système et qui l'influence de façon évidente sans que ce dernier puisse avoir sur lui d'effets contrôlés et perceptibles.
En plus de produire des extrants "conformes" aux exigences de l'environnement dans lequel il fonctionne, un système doit oeuvrer en fonction des contraintes imposées par ce même environnement et par les autres systèmes avec qui il échange matière, énergie et information. Les ressources (humaines, matérielles et financières) que l'environnement rend disponible à un système donné sont habituellement limitées et le système est également jugé sur la façon dont ces ressources sont utilisées afin de produire les extrants qu'on attend de lui. Enfin, le système fonctionne dans un environnement dont les besoins sont multiples, diversifiés et fluctuants. Il doit donc prévoir la mise en place de mécanismes l'informant des exigences du milieu, sinon il risque que l'écart entre les extrants qu'il produit et les exigences de l'environnement dans lequel il fonctionne s'amplifie et atteigne un point de non retour. Ce qui pourrait signifier la disparition éventuelle du système.
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Téléonomie

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Téléonie
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La finalité est la description de ce qui est attendu d'un système. On a vu l'importance du concept de "finalité" dans les processus de rétroaction et de régulation. C'est une notion fondamentale en systémique.
Comme nous l'avons mentionné plus tôt, un système d'activité humaine est créé pour réaliser certaines finalités. Ces finalités peuvent provenir de l'intérieur d'un système ou d'autres systèmes ou de l'environnement. Elles peuvent être imposées ou choisies avec des degrés divers de liberté. Elles peuvent faire l'objet d'un consensus, de compromis, de divergences ou de "re-cadrage". Il est important pour le système de bien connaître ces finalités et d'être sensible aux fluctuations qu'il subit au cours du temps. Un système doit être prêt et suffisamment souple pour modifier ses propres objectifs et, de ce fait, les sous-systèmes (processus, structures) qu'il utilise pour les atteindre. Cependant, ce jeu d'influences n'est pas unidirectionnel. L'environnement est lui aussi influencé et modifié par les extrants de ses propres systèmes.
Dans les systèmes artificiels, les finalités, buts ou objectifs sont habituellement imposés de l'extérieur, c'est-à-dire d'un autre système ou de l'environnement. Nous comprendrons mieux ces systèmes en étudiant leurs relations, leurs points d'interface, leurs lieux d'échanges avec d'autres systèmes ou avec l'environnement dans lequel ils fonctionnent. Nous notons ici une rupture méthodologique par rapport au précepte de réductivité, proposé par la méthode expérimentale qui focalise l'attention du chercheur vers l'intérieur du système. Selon ce principe, en grande partie, la connaissance d'un système dépend donc de la connaissance que nous possédons de l'environnement dans lequel il fonctionne.
Les finalités que poursuit un système sont parfois difficiles à cerner. Nous observons souvent une incohérence entre les finalités officiellement avouées et les objectifs réalisés qui se révèlent à travers les extrants d'un système. En éducation ou en formation, ces extrants se traduisent entre autres par les compétences qu'acquièrent les étudiants à la fin d'un cours ou d'un programme d'études.
En plus de justifier l'existence d'un système, les finalités nous fournissent les critères nécessaires pour choisir, mettre sur pied les structures et déclencher les fonctions lui permettant de réaliser ses objectifs. De plus, ces mêmes critères sont utilisés pour en mesurer l'efficacité c'est-à-dire comparer ses extrants par rapport aux objectifs qu'il vise.
Une bonne façon de reconnaître un système consiste d'abord à identifier les buts pour lesquels il a été créé. Il en est de même pour le développement de nouveaux systèmes. En effet, il nous sera possible d'étudier un système existant ou de mettre sur pied un nouveau système à la condition de pouvoir identifier, définir ou lui attribuer des objectifs à réaliser.
Signalons que les systèmes d'activité humaine ont la capacité et la possibilité de définir eux-mêmes leurs finalités, de les ajuster, de les maintenir, de les changer ou de les éliminer selon les réactions de ses sous-systèmes, des systèmes parallèles et de l'environnement. Notons par ailleurs que ces systèmes requièrent souvent une pluralité d'objectifs. Les buts qu'ils poursuivent sont parfois flous, obscurs, nébuleux et incertains. Par conséquent, les mesures de performance y sont parfois difficiles à cerner.
>Les relations entre les concepts de finalité, de fonction et de structure
Les notions de finalité, de processus et de structure sont importantes puisqu'elles nous suggèrent une séquence par laquelle une analyse de système peut être effectuée. Les systèmes doivent être identifiés à travers leurs finalités, lesquelles sont traduites et interprétées en termes de buts et d'objectifs à atteindre. Les finalités, les buts et les objectifs d'un système en justifient l'existence, précisent ce qui doit être accompli par le système et déterminent les processus nécessaires à leur réalisation. Les structures, c'est-à-dire les éléments sur lesquels s'appliquent les processus, sont choisies en fonction de leur capacité à atteindre les finalités, les buts ou les objectifs du système.
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Typologie

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Typologie des systèmes
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Il existe plusieurs typologies. Citons-en deux :

- La typologie de J. Lesourne (Les systèmes du destin), qui distingue :

1. Les systèmes à états (transformations entrées/sorties, sans régulation interne. Ex : un moteur de voiture).

2. Les systèmes à buts (régulation interne intégrée, capacité d’atteindre des objectifs. Ex : une chambre avec thermostat, une fusée à tête chercheuses).

3. Les systèmes à apprentissage (incluant mémoire, mécanismes de calcul, et capacité de prise de décision et d’adaptation en fonction des données enregistrées et de processus par essais et erreurs. C’est à ce niveau que l’auto-organisation devient possible. Ex : systèmes experts en stratégie économique ou militaire).

4. Les systèmes à décideurs multiples (structure complexe de plusieurs systèmes à buts, s’organisant de manière spontanée (jeux) ou de façon hiérarchique (organisations). Lorsque les hiérarchies sont enchevêtrées en un système encore plus large et complexe, on parle de sociétés).

- La typologie de J.-L. Le Moigne, (La théorie du système général), qui sépare :

1. Les systèmes-machines, qui relèvent de la mécanique et de l’ingénierie.

2. Les systèmes vivants (et systèmes artificiels complexes), dans lesquels apparaissent les processus de mémorisation, des centres de décision (ou de commande) et de coordination (ou de pilotage).

3. Les systèmes humain et social, avec l’apparition de l’intelligence (ou capacité à traiter des informations symboliques), permettant une auto-organisation par des mécanismes abstraits d’apprentissage et d’invention, mais aussi avec la finalisation (l’intentionnalité), réorganisant tout le système en fonction de fins sélectionnées de manière autonome.
A noter qu’un type nouveau de système a émergé dans la deuxième moitié du XXème siècle : les systèmes dynamiques, dans le champ des recherches scientifiques sur le chaos déterministe. La première idée caractérisant ce champ est que, derrière l'apparent désordre, se cache un ordre plus complexe que l'ordre visible. La deuxième idée est que cet ordre La première idée caractérisant ce champ est que, derrière l'apparent désordre, se cache un ordre plus complexe que l'ordre visible. La deuxième idée est que cet ordre émerge par auto-organisation.
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